Les élèves du lycée Aragon se sont mobilisés ce vendredi 7 février suite à un conseil d'administration leur annonçant qu'en raison d'une faible dotation horaire, ces derniers ne pourraient plus bénéficier, entre autres, d'une bonne préparation au diplôme du baccalauréat. En effet, l'insuffisance de cette dotation ne leur permettra pas de s'entraîner avec la mise en place de bacs blancs par exemple. Soucieux de leur avenir, ces derniers ont manifesté devant le Recorat de Lyon. Keep Qalam est entré en contact avec les manifestants et vous livre ici le compte-rendu de Léna, élève du lycée Aragon.

Rater des heures de cours pour en obtenir plus, c’est le malheureux paradoxe auquel ont été confrontés les élèves du lycée Louis Aragon (Givors, 69)  ce vendredi 7 février. A la suite d’une commission permanente qui a offert aux élèves de bien mauvaises nouvelles concernant l’avenir de leur lycée, élèves, parents et professeurs se sont unis sous un seul mouvement pour exprimer leur colère au rectorat de Lyon.

Il a été décrété lundi dernier que le lycée Aragon ne recevrait qu’un nombre d’heures très limité pour assurer la future année scolaire. La DHG (Dotation Horaire Globale)* qui a été refusée en conseil d’administration ce jeudi 6 février empêche toute manœuvre pour les enseignants et prive les élèves d’une préparation solide au baccalauréat. Les élèves se retrouveraient ainsi  privés de bacs blancs écrits comme oraux mais aussi d’encadrement pour les TPE (Travaux Personnels Encadrés) des filières de Sciences de l’Ingénieur (SI).  Il n’y a pas que cela : la possibilité de pouvoir redoubler dans le même établissement se verrait empêchée, entre autres choses. « En 20 ans,  je n’ai jamais vu une chose pareille » déclare Mme Cabour, professeur d’Histoire-Géographie.

Les représentants des élèves portés par Noélie Azam et Pauline Gauthier, deux élèves de terminale, ont décidé,  à l’unanimité,  de mettre en place un mouvement de soutien à la grève des professeurs qui a eu lieu vendredi. C’est ainsi que plus d’une centaine d’élèves ont rejoint, avec leurs professeurs et des parents d’élèves, le rectorat pour manifester leur mécontentement. Sans violence, ni débordements,  le mouvement a été d’un véritable soutien pour la délégation qui à l’intérieur du rectorat réclamait plus de moyens. « Vos cris ont été vraiment d’une grande aide, on savait qu’on ne se battait pas pour rien et nous avons été pris au sérieux » explique Noélie Azam à ses camarades en sortant.

Si aucune réponse concrète n’a été donnée par le rectorat, il semble que les revendications aient été vraiment entendues et il a été décidé, entre élèves et professeurs,  de maintenir la pression lors du prochain conseil d’administration qui se tiendra dans le courant de la semaine. Une nouvelle manifestation devant le rectorat a été programmée et les élus de la Vie Lycéenne (C.V.L) espèrent retrouver encore plus d’élèves pour maintenir leur crédibilité. Les professeurs, fiers de voir l’implication des élèves, les encouragent également à venir en grand nombre. « Une première étape a été franchie » souligne un professeur.

De nombreux tracts seront de nouveau distribués au lycée dans la semaine. Sur les réseaux sociaux,  les photos et vidéos de l’action de ce vendredi fusent déjà. Les lycéens ont exprimé leur volonté de se battre pour leurs droits jusqu’au bout et ne désarmeront pas.

* Note de l'auteur : La DHG c'est le nombre d’heures octroyées à un établissement pour le faire  fonctionner. C’est le proviseur qui va ensuite décider de la manière dont ces heures vont être réparties. Dans notre cas, la DHG est tellement faible qu’elle  regroupe seulement assez d’heures pour nous dispenser les cours, ce qui veut dire que des heures supplémentaires (pour les bacs blancs ou le soutien par exemple) ne pourront pas être mises en place.  

- Léna PEREGRIN - 

Elève du lycée Aragon